• Peintures... Philippe Lamiral

    "Peintures" de Philippe Lamiral

    Du 03 au 27 novembre 2011

     à la galerie La Source à Fontaine-lès-Dijon  

                       Peintures 

    Figuration ? Abstraction ? Ces étiquettes disparaissent devant ces portraits ou ces paysages. Toute représentation est ensevelie sous l’épaisseur de la pâte picturale. Chez Philippe Lamiral, seule compte une obsédante quête de la peinture, liée à la mémoire, à une durée qui prend en compte la réalisation du tableau. Il a donné un corps physique à la forme comprise comme peinture. Son œuvre nous est donnée à la fois comme fond, forme et sujet. 

    La peinture est totalement elle-même. Cependant il ne saurait y avoir de création indépendante d’un mouvement intime et profond de l’être qui vit la réalité d’un monde et les rapports de sa pratique à la conscience plus ou moins lucide de ce monde. C’est justement cet affrontement dialectique qui définit les formes matérielles d’apparition de l’œuvre. Ce sont les liaisons entre la forme et le vécu, entre l’être et le paraître, la transformation et la transposition qu’il faut déceler dans cette production qui les cache et les montre à la fois. La dimension esthétique des tableaux de Philippe se construit à partir d’une véritable expérience de la matière, au ras de la peinture où la forme est en contraction dans la matière et réciproquement. Esprit et matière sont définitivement liés. 

    Vous avez compris que le propos de Philippe Lamiral est la peinture. On le sent fasciné par la manière dont se construit une surface, comment se placent le fond et la forme, la ligne et la couleur. Propos banal de peintre, me direz-vous ? Pas nécessairement quand on sait qu’il l’articule dans son œuvre à la question du sujet ou de la figure. Le sujet toujours présent a perdu de son actualité et se limite essentiellement au choix intemporel du portait ou du paysage. Le sujet n’est plus anecdotique ; il est réduit au silence et c’est la peinture qui devient sujet. 

    La décantation emblématique du sujet permet d’aller au cœur même de la peinture. Le visible tangible c’est la réalité du tableau avec sa matière colorée, épaisse, qui accuse le plan frontal mis en avant comme un bas-relief qui se dresse comme un mur. Rien, ici, n’appartient au monde de l’illusion et de l’image illusionniste. Les objets perdent de leur profondeur. Ils sont plaqués sur le plan de la toile comme crucifiés, leur volume n’est pas rendu par le dessin et ses règles, mais acquiert une existence réelle par la matière. 

    Les tableaux de Philippe Lamiral font penser à l’informe défini par Valéry comme «  des choses, des taches, des masses, des contours, des volumes, qui n’ont en quelque sorte qu’une existence de fait : elles ne sont que perçues par nous, mais non sues…Elles n’ont guère d’autre propriété que d’occuper une région de l’espace…Dire que ce sont des choses informes, c’est dire, non pas qu’elles n’ont point de formes, mais que leurs formes ne trouvent en nous rien qui permette de les remplacer par un acte de reconnaissance nette ». 

    Le projet de Philippe est de rendre lisible la matière même de la peinture. Son œuvre est un petit univers qui se suffit à lui-même, où aucune explication n’a plus à le justifier, mais seulement à le commenter pour lui assurer sa juste portée. L’artiste évoque lui-même ce projet en affirmant : « Ma peinture ne veut rien prouver, ni rien affirmer mais seulement apporter au regardeur la jouissance d’une balade picturale ».  

    Claude Martel    

    Galerie la Source  Novembre 2011


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