• 10/10/2011 : Sennecey-lès-Dijon

    Le Bien Public, le 11 octobre 2011

    Sennecey-lès-Dijon. Les toiles de Philippe Lamiral sont exposées à la médiathèque.

    Entre figuration et abstraction

    Philippe Lamiral présente ses œuvres à la médiathèque pendant tout le mois d’octobre. Rencontre avec ce peintre de la matière.

     

     

    Philippe Lamiral devant trois de ses tableaux. Photo René Gauthey


    «Mes tableaux parlent de peinture. La peinture m’apporte désormais un double plaisir sans cesse renouvelé : le fait d’agir avec la matière picturale et ensuite pouvoir contempler de manière méditative le résultat obtenu… Je fais toujours référence à la réalité mais le sujet devient un prétexte à peindre et à ressentir des sensations et des émotions picturales », souligne Philippe Lamiral.

    « Au cours des années, ma démarche m’a fait acquérir la maîtrise de la peinture qui m’a fait aboutir à une conception de l’espace et du temps propre au médium. Ma peinture n’est pas la reproduction d’une image liée au sujet, c’est la création d’un nouvel espace qui implique toutes sortes de sensations visuelles. L’expérience et surtout mes recherches m’ont conduit à concevoir l’espace en peinture comme une surface de composition organisée en deux dimensions. Il ne suffit pas de voir dans mes tableaux un sujet anecdotique. La réalité n’est plus le sujet, mais la peinture qui est désormais sa propre représentation. J’exprime la vérité de la peinture et non la véracité du sujet », précise l’artiste.

    « Ma peinture reste à la limite de la figuration et de l’abstraction. Elle ne représente rien, elle se représente seulement. J’ai pris le parti de ne pas “représenter”, pour m’investir dans le jeu complexe et riche de la ligne et de la couleur, du construit et de l’aléatoire, du conçu et du senti. J’ai élaboré au fil du temps un langage pictural qui organise de manière autonome l’espace de la toile. La structuration orthogonale réalisée par la juxtaposition modulaire de formes plus ou moins répétitives et de dimensions variables permet d’effacer “la figuration”, bien que celle-ci puisse être perceptible pour mieux faire apparaître une autre réalité visible, celle de la représentation de la peinture. J’ai ainsi créé une syntaxe picturale avec la couleur, les formes et les lignes qui appelle plus à un rythme musical comme une sorte de partition picturale qui permet de percevoir dans la “picturalité” une juxtaposition de tonalités subtiles et variables à l’infini et, quelquefois, inscrit dans l’épaisseur de la pâte, l’émergence d’une trace laissée par le geste et l’outil qui accentue encore plus le contraste entre les formes de type mosaïque et les rayures plus libres qui revendiquent un espace pictural ­autonome.

    « L’œuvre est avant tout un objet visuel avant d’être un objet mental. La surface ­peinte interroge le regard. Il y a comme une conversation qui se fait entre la toile et le spectateur. »